Ce projet de loi a été déposé à l’Assemblée nationale le 21 février 2018 par Gérard COLLOMB, ministre d'État, ministre de l'intérieur.
Selon le Gouvernement, ce texte, qui s’inscrit dans la continuité des engagements pris par le Président de la République durant la campagne électorale ainsi que dans celle du plan "Garantir le droit d’asile, mieux maîtriser les flux migratoires" présenté par le Premier ministre le 12 juillet 2018, vise "à mieux maîtriser l’immigration pour mieux accueillir".
Il comprend quatre titres.
Le titre Ier "accélérer le traitement des demandes d’asile et améliorer les conditions d’accueil" (articles 1er à 9) est divisé en trois chapitres :
- le chapitre 1er (art 1er à 3) sur le séjour des bénéficiaires de la protection internationale propose notamment de créer deux nouvelles cartes de séjour pluriannuelles, d’une durée de quatre ans, au profit des bénéficiaires de la protection subsidiaire et des apatrides, ainsi que de leurs familles (art 1er) ; de sécuriser l’accès à la carte de résident pour les personnes protégées et pour les membres de leur famille (art 2) ; d’étendre le droit à la réunification familiale du mineur protégé à ses frères et sœurs non mariés s’ils sont à la charge de ses parents (art 3);
- le chapitre 2 (art 4 à 6) porte sur les conditions d’octroi de l’asile et la procédure devant l’Office français de protection des réfugiés et apatrides et la Cour nationale du droit d’asile. Parmi les mesures proposées par ce chapitre figurent : l’extension de la faculté, pour l’OFPRA, de refuser ou de mettre fin au statut de réfugié aux cas de condamnations pour des faits graves, notamment de terrorisme (art 4) ; des mesures pour mieux maitriser les délais de la procédure d’examen des demandes d’asile devant l’Office Français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) (art 5);
- le chapitre 3 est relatif à l’accès à la procédure et aux conditions d’accueil des demandeurs d’asile (art 7 à 9). Ce titre vise notamment à simplifier l’entrée dans la procédure d’asile, et à mieux répartir les demandeurs d’asile sur le territoire.
Le titre II "renforcer l’efficacité de la lutte contre l’immigration irrégulière" (articles 10 à 19) compte quatre chapitres.
- Le chapitre 1er (art 10) porte sur les procédures de non-admission et prévoit notamment de recourir aux moyens de communication audiovisuelle tant devant le juge administratif que devant le juge des libertés et de la détention lorsqu’ils sont saisis dans le cadre des procédures de maintien en zone d’attente :
- le chapitre 2 (art 11 à 15), relatif aux mesures d’éloignement, comporte plusieurs mesures dont l’allongement du délai de jugement dont dispose le juge administratif pour se prononcer sur les obligations de quitter le territoire Français (OQTF) assorties d’une mesure de surveillance et l’autorisation de tenir des audiences par visioconférence (art 12) ; la possibilité pour un étranger placé en rétention de solliciter une aide au retour (art 13) ; l’obligation pour des étrangers à résider dans un lieu qui leur est désigné pendant le délai de départ volontaire (art 14) ainsi que des mesures pour lutter contre le développement des flux secondaires au sein de l’espace de libre circulation (art 15) ;
- le chapitre 3 (art 16 à 18), intitulé "mise en œuvre des mesures d’éloignement", vise notamment à renforcer les modalités d’assignation à résidence et facilite les audiences en visioconférence (art 16) ; à permettre le maintien des assignations à résidence au-delà d’une durée de cinq ans s’il est justifié par des circonstances particulières (art 17), à prévoir que l’examen ou la présentation d’une demande d’asile n’empêche pas le prononcé d’une mesure de surveillance (art 18);
- le chapitre 4 (art 19) est consacré aux "Contrôles et sanctions" attachées à la police des étrangers.
Le titre III "améliorer les conditions d’intégration et d’accueil des étrangers en situation régulière" (articles 20 à 33) comporte 3 chapitres :
- le chapitre 1er (art 20 à 22) "Dispositions en faveur de l’attractivité et de l’accueil des talents et des compétences" propose ainsi divers aménagements au dispositif du "passeport talent" issu de la loi du 7 mars 2016 (art 20) ;
- le chapitre 2 (art 23 à 27) traite des mesures de simplification, parmi lesquelles : la consécration explicite du droit pour tout étranger demandeur d’asile de solliciter son admission au séjour sur un autre motif, parallèlement à l’examen de sa demande d’asile (art 23) ; la suppression de l’obligation de signature physique sur les visas d’entrée en France (art 25) ; l’actualisation d’une des missions de l’ Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) relative au "contrôle médical" des migrants (art 26);
- le chapitre 3 (art 28 à 33) porte sur les dispositions diverses en matière de séjour. Il propose notamment de sécuriser les conditions de délivrance de la carte de séjour temporaire portant la mention "visiteur" (art 28), de la carte de séjour temporaire portant la mention "vie privée et familiale" (art 30) ; ou d’instaurer un parcours cohérent et progressif dans la sécurisation du droit au séjour des victimes de violences conjugales (art 32).
Le titre IV (articles 34 à 41) comporte les "dispositions diverses et finales" :
- les dispositions de coordination (chapitre 1er, art 34 à 37) ;
- les dispositions relatives aux outre-mer (chapitre 2, art 38 à 40) ;
- et les dispositions finales (chapitre 3, art 41).
Le Gouvernement ayant engagé la procédure accélérée sur le projet de loi le 21 février 2018, le texte pourrait ne faire l’objet que d’une seule lecture au Parlement.
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saisine_date: "2018-08-05T22:00:00.000Z"
saisine_par: "au moins soixante sénateurs et soixante députés"