Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) a pour objet de déterminer les conditions générales d'équilibre des comptes sociaux, d'établir les prévisions de recettes et de fixer les objectifs de dépenses. Le PLFSS est, de droit, examiné selon la procédure accélérée. Dès lors, si à l'issue d’une seule lecture par chaque assemblée, le Gouvernement peut convoquer la réunion d'une commission mixte paritaire chargée d'élaborer un texte sur les dispositions restant en discussion.
Le PLFSS comporte toujours quatre parties. Conformément à la loi organique, chaque partie doit avoir fait l'objet d'un vote, avant l'examen de la partie suivante. L'examen en séance publique de la quatrième partie n'est possible que si la troisième partie a été adoptée.
La première partie (articles 1er et 2) vise à approuver l'exercice clos : dans le PLFSS pour 2018, cette première partie porte sur l'exercice 2016. Le déficit du régime général et du fonds de solidarité vieillesse a diminué en 2016, passant de -10,8 milliards d’euros en 2015 à -7,8 milliards d’euros en 2016.
La deuxième partie (articles 3 à 6) traite de l'exercice en cours : l'exercice 2017. Le projet de loi prévoit pour 2017 que le déficit de la CNAMTS est ramené à -4,1 milliards d’euro ; les branches vieillesse, famille et accidents du travail et maladies professionnelles dégagent quant à elles des excédents. Le déficit du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) se stabilise à -3,6 milliards d’euros.
La troisième partie (articles 7 à 24) contient les dispositions relatives aux recettes et à l'équilibre pour 2018. Le projet présenté par le Gouvernement prévoit un retour à l’équilibre des comptes sociaux en 2018. Parmi les mesures de cette partie figurent :
. l’allègement des prélèvements sur les revenus d’activité, financé par l’augmentation du taux de la contribution sociale généralisée (CSG) (art 7) ;
. la transformation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en baisse de cotisations sociales pérennes pour les entreprises (art 8) ;
. l’adossement du régime de protection sociale des indépendants au régime général (art 11) ;
. des dispositions de "fiscalité comportementale" : augmentation progressive des produits de tabac afin d’atteindre le prix de 10 € par paquet d’ici au 1er novembre 2020 (art 12) et incitation à l’acquisition de véhicules de société moins polluants (art 13).
La quatrième partie (articles 27 à 57) porte sur les dépenses pour 2018 pour les différentes branches :
. les objectifs de dépenses de la branche famille de la sécurité sociale sont fixés à 49,7 milliards d’euros (art 27) ;
. les objectifs de dépenses de la branche vieillesse sont fixés, pour l’ensemble des régimes obligatoires de base de sécurité sociale, à 236,4 milliards d’euros (art 30) ;
. les objectifs de dépenses de la branche accidents du travail et maladies professionnelles sont fixés, pour l’ensemble des régimes obligatoires de base de sécurité sociale, à 13,5 milliards d’euros (art 33) ;
. les objectifs de dépenses de la branche maladie, maternité, invalidité et décès sont fixés, pour l’ensemble des régimes obligatoires de base de sécurité sociale, à 211,7 milliards d’euros (art 53) ;
. l’objectif national des dépenses d’assurance-maladie (ONDAM) est fixé à 2,3% (art 54).
Dans cette partie, le Gouvernement prévoit notamment :
. la majoration du montant maximal d’aide auquel les familles monoparentales pourront prétendre au titre de la garde de leur enfant par une garde à domicile ou une assistante maternelle (art 25) ;
. la revalorisation du minimum vieillesse pour les retraités modestes (art 29) ;
. l’indemnisation de la victime de maladie professionnelle selon les règles applicables à ces maladies dès l’apparition des premiers symptômes de cette maladie (art 31) ;
. l’extension des obligations vaccinales, en ajoutant huit vaccinations, aujourd’hui recommandées, aux trois vaccinations obligatoires en vigueur (art 34) ;
. le renforcement de l’arsenal juridique de lutte contre la fraude, dans le cadre de la lutte contre le travail illégal (art 57).