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Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) a pour objet de déterminer les conditions générales d'équilibre des comptes sociaux, d'établir les prévisions de recettes et de fixer les objectifs de dépenses. Le PLFSS est, de droit, examiné selon la procédure d'urgence si à l'issue de la première lecture, les deux assemblées n'ont pas pu se mettre d'accord sur l'ensemble du texte, le Gouvernement peut demander la réunion d'une commission mixte paritaire chargée d'élaborer un texte sur les dispositions restant en discussion.
Le PLFSS comporte toujours quatre parties. Conformément à la loi organique, chaque partie doit avoir fait l'objet d'un vote, avant l'examen de la partie suivante. L'examen en séance publique de la quatrième partie n'est possible que si la troisième partie a été adoptée.
La première partie (articles 1er et 2) vise à approuver l'exercice clos : dans le PLFSS pour 2017, cette première partie porte sur l'exercice 2015. Le déficit consolidé du régime général de sécurité sociale et du Fonds de Solidarité Vieillesse (FSV) s’élève à 10,8 milliards d’euros en 2015.
La deuxième partie (articles 3 à 5) traite de l'exercice en cours : l'exercice 2016. Le déficit du régime général et du FSV devrait s’établir à 7,1 milliards d’euros en 2016. La loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2016 avait fixé l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (ONDAM) à 185,2 milliards d’euros. Cet objectif est réaffirmé dans ce projet de loi de financement, l’objectif national des dépenses d’assurance maladie progressant de 1,8 % en 2016.
La troisième partie (articles 6 à 26) contient les dispositions relatives aux recettes et à l'équilibre pour 2017. Parmi les mesures de cette partie figurent :
- la mise en place d’une nouvelle organisation du recouvrement des cotisations des travailleurs indépendants – RSI (art 9) ;
- des adaptations du droit social au développement de « l’économie numérique », en fixant des seuils de revenus tirés de la location de courte durée de biens immeubles ou de la location de biens meubles, au-delà desquels le particulier louant ces biens est considéré comme un professionnel, devant de ce fait s’affilier au Régime social des indépendants (RSI), et s’acquitter des cotisations et contributions sociales afférentes ; et, en favorisant, sur la base du volontariat, le rôle d’intermédiaire des « plateformes collaboratives », entre les utilisateurs professionnels et les organismes de sécurité sociale (art 10) ;
- la mise en place d’une sanction administrative dissuasive pour défaut de production lors du contrôle du formulaire approprié que doivent présenter les travailleurs détachés pour attester de leur situation dès le début de leur activité en France (art 15) ;
- l’augmentation des droits de consommation applicables au tabac à rouler (art 17).
La quatrième partie (articles 27 à 60) porte sur les dépenses pour 2017. Dans cette partie, le Gouvernement propose notamment :
- l’amélioration du service rendu par les caisses d’allocations familiales pour le recouvrement des créances alimentaires impayées (art 27) ;
- l’ouverture de la retraite progressive aux salariés à employeurs multiples (art 30) ;
- la réforme de la couverture vieillesse des travailleurs indépendants (art 33) ;
- la mise en place d’une expérimentation portant sur les prises en charge de la souffrance psychique des jeunes (art 40) ;
- la création d'un avantage financier durant le congé maternité ou paternité des médecins (art 43) ;
- la modification des conditions de prise en charge des médicaments faisant l'objet d'une autorisation temporaire d'utilisation – ATU (art 51) ;
- l’évolution des critères de fixation et de modification des prix et tarifs des produits de santé (art 52).