5508 Dans le cadre d’une croissance économique soutenue, le projet de loi de finances pour 2005 met en œuvre quatre priorités : réduire le déficit, soutenir la croissance et l’emploi, agir pour tous dans le sens d’une plus grande justicesociale et financer les politiques régaliennes de l’État.
Réduire les déficits
Le déficit du projet de loi de finances pour 2005 s’élève à 44,9 milliards d’euros, soit une réduction de 10,2 milliards d’euros par rapport au déficit de la loi de finances pour 2004. C’est la plus forte réduction des déficits de l’État prévue en une seule année et le résultat d’une augmentation sensible des recettes (+ 6,4 % par rapport à la loi de finances initiale pour 2004) grâce à l’amélioration de la conjoncture et à une meilleure maîtrise des dépenses. Les dépenses de l’État sont ainsi stabilisées en volume. À structure constante, elles s’élèvent à 288,8 milliards d’euros, soit + 1,8 %. Pour la troisième année consécutive, la progression des dépenses est donc strictement limitée à celle des prix. Cet effort de réduction du déficit du budget de l’État permet de ramener le déficit public (État, administrations sociales, administrations publiques locales, etc.) de 3,6 % du PIB en 2004 à 2,9 % du PIB en 2005, conformément aux engagements souscrits par la France auprès de ses partenaires européens.
Soutenir la croissance et l’emploi, en préparant l’avenir
Le projet de loi de finances pour 2005 retient plusieurs dispositifs d’allègements fiscaux destinés à préserver les emplois existants et à favoriser la création d’emplois :
- la suppression en deux ans de la contribution additionnelle à l’impôt sur les sociétés et le prolongement jusqu’au
31 décembre 2005 du dégrèvement de taxe professionnelle sur les investissements nouveaux ;
- différentes mesures spécifiques pour lutter contre les délocalisations, des encouragements à la constitution de pôles de compétitivité afin de renforcer au niveau local les synergies dans le domaine de l’innovation et du développement technologique, ou encore des incitations pour que les entreprises ayant quitté le territoire national relocalisent en France leur outil de production ;
- la mise en place d’un mécanisme incitatif en faveur de l’apprentissage pour favoriser l’accès des jeunes au travail.
Enfin, dans le cadre du plan national en faveur de la recherche, une enveloppe de moyens d’1 milliard d’euros est prévue.
Agir pour tous dans le sens d’une plus grande justice sociale
Le plan national de cohésion sociale bénéficie d’1 milliard d’euros pour sa mise en œuvre en 2005.
Outre l’augmentation du SMIC qui interviendra au
1er juillet 2005, permettant un gain de pouvoir d’achat de
+ 3,7 %, le revenu des salariés les plus modestes bénéficiera de la revalorisation du barème de la prime pour l’emploi de + 4 % dès le 1er janvier 2005.
L’accession à la propriété est facilitée avec l’instauration d’un crédit d’impôt pour le financement du premier achat immobilier.
Les droits de succession pour les patrimoines inférieurs à 100 000 d’euros sont supprimés.
Enfin, s’agissant du pacte civil de solidarité (PACS), le délai de trois ans pour l’établissement d’une imposition commune est supprimé, rapprochant ainsi les modalités d’imposition des personnes liées par un Pacs, de celles applicables aux contribuables mariés.
Financer les politiques régaliennes de l’État
Des moyens sont dégagés au profit des secteurs prioritaires.
La loi de programmation militaire, avec une enveloppe totale de 15,2 milliards d’euros pour les crédits d’équipement de la défense, de la loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure, avec par exemple la création de 1 000 postes de policiers et de 700 postes de gendarmes, ou de la loi d’orientation et de programmation pour la justice, où l’enveloppe de crédits initialement prévue pour 5 ans sera au bout de 3 ans déjà consommée à hauteur de 83 %, et où 1 100 emplois seront créés.
L’accroissement de l’aide publique au développement est poursuivi, afin de contribuer à tenir l’engagement de la France de porter notre effort total à 0,5 % du PIB en 2007.
L’objectif pour 2005 est de 0,44 % du PIB, contre 0,42 % en 2004, avec un effort particulier en faveur des pays les plus pauvres. Au total, les lois de programmation et l’aide publique au développement se traduisent par une augmentation des crédits de 1 milliard d’euros.
Grâce aux gains d’efficacité liés aux efforts de modernisation, le projet de loi de finances prévoit la suppression de 10 200 emplois. Tous les budgets enregistrent des suppressions d’emplois, à l’exception des secteurs prioritaires, pour lesquels près de 3 000 emplois supplémentaires sont créés. Au total, les effectifs diminuent de près de 7 200 emplois.
Pour la première fois, le projet de loi de finances présente, dans une annexe spécifique, à titre d’information, les crédits du budget de l’État selon une nouvelle nomenclatureplus claire, reposant sur la finalité des dépenses. L’État est ainsi en mesure d’indiquer les montants qu’il consacre à chacune des 34 missions du budget général, dont
9 sont interministérielles, et à chacun des 132 programmes qui composent ces missions.
Enfin, avec un an d’avance sur le calendrier de la réforme budgétaire, le gouvernement va transmettre au Parlement, à l’occasion du projet de loi de finances pour 2005, une première version des stratégies, des objectifs et des indicateurs de résultat associés à chaque politique publique.